Le patois vaudois, une langue tout en saveur
Gil. Colliard | Samedi 21 mars, 14h, les Amis du patois de Savigny-Forel et environs se sont rassemblés pour leur assemblée statutaire annuelle, dans la salle du Conseil à Forel-Lavaux. Près de la moitié des membres de la société qui en compte 85 s’étaient rassemblés, se saluant chaleureusement dans l’ancienne langue du Pays de Vaud.
Un comité réélu, des finances saines, une place de directeur(trice) de chant à repourvoir
Au pupitre du comité, le président Pierre-André Devaud, entouré de Marie-Louise Goumaz, secrétaire et Alain Mack, caissier, ouvrit la séance et laissa la parole à «Lè Sansounets», les chanteurs qui interprétèrent deux chants avant d’inviter l’assemblée à les rejoindre pour «Lou Dzorat dè Savegny-Fôri» d’O. Pasche. Après avoir remercié Anne-Marie Monnier, qui a assuré la direction des chanteurs pour l’occasion, le président salua les deux membres d’honneur 2015 de la société que sont Marie-Louise Goumaz, l’alerte secrétaire et Henri Rouge, vigneron de Lutry, entrant dans leur 90e année. Il demanda une minute de silence à l’assemblée en mémoire des personnes décédées et accueillit avec joie une jeune recrue en la personne de Mathias Goumaz et le félicita de se rapprocher ainsi du parler de ses racines.
Le boursier eut le plaisir d’annoncer le bon état des finances dont le capital a bénéficié de deux dons subséquents. Après la réélection du comité, on rappela la sortie 2014 à Evolène et on évoqua celle de 2015 qui devrait se concrétiser dans le Pays-d’Enhaut avec déjà la proposition pour 2016 de visiter le musée des vieilles VW à St-Sulpice (NE). Daniel Corbaz ne manqua pas de signaler l’organisation de la Fête interrégionale des patois qui se déroulera en septembre 2017 et qui sera une belle occasion de réunir, à Yverdon, les différents patois encore pratiqués dans les cantons de Fribourg, du Valais, du Jura, de Vaud, de même que dans les régions frontalières du Val d’Aoste et de la Savoie. On signala encore la présentation du disque de chansons en patois composées et interprétées par l’artiste Christian Lambelet qui se fera à Chexbres le 1er mai prochain. Le président rappela encore que «Lè Sansounets», n’ayant plus de directeur(trice), étaient à la recherche d’une personne disponible un après-midi par semaine pour les diriger.
Partie récréative sous le signe d’un humour des plus savoureux
Après la mise en place d’une collation généreuse organisée par les dames, vint la partie récréative. Saynète savoureuse contant la rencontre de Roger Federer avec le Messager Boiteux chez la marchande de chaussures, hommage au tablier de grand-mère, le tout écrit, joué et récité en patois et en costumes. Preuve que nos patoisants, même les plus mûrs, ont gardé une verve et un humour tout en délicatesse, il s’ensuivit une gerbe d’anecdotes fusant de part et d’autre de l’assemblée, si bien que l’après-midi passa sans qu’on ne l’aperçût.
«Le patois était une braise presque éteinte, mais un souffle d’intérêt de la part de la jeunesse semble renaître; c’est à ceux qui le pratiquent de faire attention à bien disposer des petites branches de manière à faire reprendre le feu», conclut bien joliment Rémy Lambelet.
Contacts pour une personne intéressée au poste de directeur(trice) de Lè Sansounets ou pour rejoindre les patoisants:
Pierre-André Devaud:
021 781 31 43
Eliane Ducret: 021 921 60 03
Quelques traductions de «stress» en patois:
La malacouâtia: l’«urgentite», le pressant
Lo râodzemeint de niè: le rongement de nerf
Dâo lacî su lo fû: du lait sur le feu