Le mariage
Sari | C’était une excellente nouvelle, d’après le médecin il n’y aurait pas de séquelle. Les retrouvailles ont été des plus émouvantes. Je me suis approchée de son beau visage et nos larmes se sont mélangées. A un moment donné il m’a demandé d’aller lui chercher son veston dans l’armoire. Quand je lui ai remis son habit, il a sorti de sa poche intérieure une petite boîte qu’il a ouverte devant mes yeux éblouis. Dedans se trouvait une belle bague de fiançailles.
– Veux-tu m’épouser au plus vite, Sari? me demanda-t-il dans un soupir.
– Oui, oui, me suis-je empressée de lui répondre.
On a l’air emprunté quand on est amoureux, seulement voilà, la vie sans amour est comme un long fleuve sans poisson, sans le petit quelque chose qui fait du bien chaque jour; se savoir aimé et aimer est un bonheur que peu de personnes apprécient à sa juste valeur. Il faudrait oser se dire chaque jour que Dieu fait qu’on s’aime. En Amérique, les gens ont pour habitude de se dire tout le temps «I love you». Je trouvais cela un peu trop, je me disais: c’est par les actes qu’on voit la portée des paroles, mais maintenant je me dis que les mots ont une valeur énorme, surtout avec l’âge, personne n’est éternel, n’est-ce pas?
Nous nous sommes mariés, entourés de nos familles respectives dans une petite chapelle à Rathvel. Comme nous, cette chapelle a failli disparaître.
Arthur est venu s’installer chez moi et nous vivions des jours heureux jusqu’au jour où un événement est venu tout chambouler dans nos vies.
Le retour d’Angélica avec sa petite famille…