Le livre, une aventure à vivre
Thomas Christen | L’été bel et bien arrivé, les organisateurs auront bien choisi la semaine pour célébrer la fête du collège d’Oron. Le projet, lancé depuis deux ans, a vu ce premier mercredi du mois de juillet en devenir la cerise sur le gâteau. Le thème annuel de l’établissement, qui tourne autour du livre, explique la venue de conteurs pour cette fête. Un cabanon et une splendide tente berbère apportée du Maroc auront contenté nos amis conteurs et leurs invités joviaux. L’occasion d’apporter de riches histoires et images aux enfants du bled, semble avoir été bien saisie. De plus, tous les artistes ne venaient pas obligatoirement de la région, une aubaine pour se faire idée de la sympathique petite cité campagnarde. Comme ils ont dit: “Oron, nous vous aurons!
Une très belle couverture…
Tout a commencé deux jours avant l’événement, lundi 29 juin, quand un groupe de volontaires a débarqué sur les terres du Centre sportif en vue de mettre sur pied la magnifique tente marocaine attendue! Il est 8 heures du matin et le projet pouvait prendre forme. Puis quelques pages ont tourné, la fête est arrivée, tout a roulé grâce à une organisation professionnelle et consciencieuse. La thématique du livre et ses contours ont pu être présentés sous forme de contes narrés sous la tente berbère et un cabanon à disposition. Mais aussi à travers une exposition artistique originale et faite de bonnes idées, présentée à la cafétéria du Centre sportif. Bref, projetons nos regards sur l’histoire de la fête, contée par Oron…
… alors ouvrons-le !
Il fallait feuilleter les propositions de cette fête de fin d’année pour écouter les différents styles de conteurs invités. Jetons un coup d’oeil dans le cabanon, où la bien connue Monique Perret a plongé les enfants dans des histoires des plus originales. L’univers de l’artiste, parfois sauvage, amusant et aux saveurs et connaissances africaines a pu maintenir un appétit bambin fantastique jusqu’au bout. En pleine après-midi caniculaire, les dits exotiques des conteurs tombaient évidemment à pic. Que ce soit dans le cabanon ou la tente, le petit monde s’est trempé pour assister à cette édition marocaine. Enfin, vous connaissez.
Musique et danse ont également enrichi les diverses classes portées par les événements. On connaît les petits élèves, eux aussi des grands artistes… de la distraction. Mais non, en ce mercredi 1er juillet, les enfants d’Oron ont tendu l’oreille à l’accordéon de Fabienne et Achille, au hang de Franco Rau, et aux djembés de Monique, Zoko Zoko, Françoise Bonny et Prince Patrice. Et c’est là qu’on oublie les distractions, ou presque.
Les simples pas de danse de Zoko, ses multiples mots à répéter, ont amené mouvements, joies et rires. Les monstres de Claire Heuwekemeijer, poussant les gosses à être attentifs à toute attaque possible, des plus improbables qui soit, ils auront très certainement été touchés par moment, en cette après-midi de juillet. Qui dit mieux?
Le Tessinois Franco Rau a conté l’épilogue de la belle fête, dévoilant un récit aux racines grecques. Comment s’ennuyer, quand un public est demandé pour refaire le monde, de sa propre imagination? Trois couleurs, trois postes, trois groupes d’adultes et enfants, et au final presque un ouvrage de réponses! Un monde sans guerre, un arc-en-ciel chauffant, des tonnes de vacances, et oui, plus du tout d’école. La liste est longue. Pas la soirée.
Donner, recevoir, découvrir
Une fête de la réussite. Ce 1er juillet aura permis aux enfants de se nourrir de petites histoires, de recevoir des messages de la part des artistes, et pourquoi pas de pouvoir un jour en raconter d’autres, à leur tour. Les surprises n’auront pas manqué, tant pour les bambins, que pour certains conteurs, pour qui la sphère Oron était alors inconnue. Artiste de Côte d’Ivoire, depuis 3 ans en Suisse, mais à Oron pour la première fois, Zoko Zoko livre son impression: « C’est un grand plaisir de pouvoir conter ici, les gens sont très accueillants, mouvementés et sympas. En Suisse, il existe beaucoup de polyvalence au niveau artistique, les spectacles sont plus nombreux qu’en Afrique. Le conte même, n’y est pas trop suivi, car la politique n’est pas la même. »
Un grand bravo pour toute l’organisation de cet événement qui aura demandé beaucoup de soins et d’intiatives! Comme l’exprime si bien Françoise Bonny: “Ce qui est important pour un conteur, c’est cette transmission, le partage, le plaisir de l’ambiance et d’être ensemble.”