Christiane Bonder  |  Le twist, le rock, les rythmes fous de cette époque nous emportaient, de la musique plein les écoutes, la tête au milieu des étoiles. Les décibels au maximum, nous dansions jusqu’à valdinguer près d’un juke-box avalant nos pièces de monnaie. C’était le temps des amourettes, nous rêvions à fond les manettes en effeuillant la marguerite qui n’était qu’une pâquerette…
Ces illusions d’adolescents, chacun les vit et les ressent. Nous débutons tous au printemps pour suivre le cycle des saisons jusqu’à l’hiver de l’existence. Le monde change et nous changeons, nous nous rangeons, évoluons. Viennent les tâches d’un emploi et les devoirs d’une famille, les premiers signes de fatigue: prévoir sans cesse, organiser, respecter l’heure du turbin, celle de l’école, de la balade pour le chien, de la leçon de violoncelle… Œuvrer encore et faire au mieux afin que nos chers oisillons quittent le nid dans l’harmonie.
Nous sommes bientôt en hiver, pas si facile qu’on le pensait d’atteindre l’âge de la retraite. Perdue la fibre créative alors même que le temps s’y prête. C’est là bien sûr qu’il faut veiller à garder l’âme positive, ne pas penser que peu à peu le froid envahit notre vie ou que nous ne valons plus rien. Les aînés sont des livres ouverts qui contiennent  tout un savoir pour une jeunesse qui va vers ses propres saisons.