Le bruit des vagues
Danielle Bouvier | Voici revenu le temps d’un phénomène typiquement humain: le tourisme, première industrie de la planète.
La Tunisie, malheureusement, est en mauvaise posture pour faire son plein de tou-ristes suite au récent attentat de Sousse, surtout du côté des Britanniques sévèrement touchés en pertes humaines. En ce qui concerne les Suisses, certains ont changé leur destination d’origine pour ce pays et ont mis le cap sur la Grèce, ce qui représente une manne estivale bienvenue donnant un peu de soulagement à ses habitants. Comme on le dit, «le malheur des uns fait le bonheur des autres».
Voilà donc revenu le même rituel des bouchons avec leurs automobilistes qui stagnent cet été sous un soleil de plomb ; ceux qui prennent la voie des airs espèrent eux ne pas tomber sur Attent’Air ou Détourn’Airlines. Mais dès que l’on évoque le mot magique « vacances » on est prêt à braver l’asphalte surchauffé et on fait fi des réalités de notre sombre société. Tout le monde a besoin de changer d’air de temps en temps, de se ressourcer physiquement et moralement, et après un dur labeur on ne désire plus qu’une chose, se plonger avec délectation dans le farniente et le dépaysement. Prendre des vacances est un droit arraché de haute lutte, il serait dommage de l’oublier dans une société où tout acquis est devenu normalité. Mais s’il y a des migrations désirées, d’autres moins agréables concernent les émigrés qui fourmillent à nos frontières européennes, échappés de leurs pays en guerre ou tentant de fuir la pauvreté, dussent-ils y risquer leur vie. De plus, avec le réchauffement de la planète et les gouvernements qui traînent les pieds pour agir concrètement, nous aurons bientôt à faire face également à une migration de réfugiés climatiques. Il est déplorable que le mot « agir » soit parti dans les oubliettes du vocabulaire des gouvernements ainsi que des commerciaux… Mais pour l’heure l’Europe s’assoupit lentement, mais sûrement. Dans quelques jours elle ronflera consciencieusement et assidûment sur les plages et les bords des lacs. Comme à chaque période estivale les actualités échappent à notre attention devenue vagabonde : il sera toujours temps de les retrouver à la rentrée !