La Revue sort son carton rouge
Gil. Colliard | « Sur scène, vieux renards et jeunettes pas encore mamies emmèneront un public chauffé « à blanc » au Paléo, à la LAT, à la vente de nos cures, au viagra féministe, à la fusionnite, aux secrets des discours électoraux, aux voyages organisés des migrants, à la flotte des Rousses, à la coulante du Locle, à la sécheresse, à la chaire de l’intégrisme, au libertinage des Madames, au prix du lait, le tout censuré par un «carton rouge à la FIFA.» C’est par ces images évocatrices d’un humour à l’accent «bien de chez nous» que Denis Meylan, alias Bouillon qualifie le cru 2015 de la Revue de Thierrens dont les 14 représentations sont programmées du 20 novembre au 12 décembre.
D’un début laborieux à un formidable succès dépassant lesfrontières régionales
Malgré un agenda bien rempli, notamment avec le spectacle «Gilles 120 ans déjà», c’est bien sympathiquement que l’humoriste vaudois a consacré quelques instants pour raconter le parcours de cette Revue qui n’a cessé de se développer depuis 40 ans. Jeune instituteur, il est arrivé en 1968, à Thierrens, dans ce coin de pays qui ronronnait gentiment. Avec son caractère passionné, il a créé le club de football et, épaulé par une équipe de joyeux drilles, mis sur pied de nombreuses activités, parmi lesquelles, dès 1971, la soirée de décembre où musique et sketches se partageaient l’affiche. Malgré la participation d’artistes reconnus à ces premières éditions, le succès fut loin d’être au rendez-vous. La bande était plutôt taxée d’énergumènes perturbateurs. En 1978, la réussite arriva enfin avec la formule cabaret-raclette dans la petite salle de Neyruz. Un triomphe qui n’a fait que croître dès lors, puisqu’en 1979, de retour à Thierrens, La Revue est passée d’une programmation à deux puis l’année suivante, à trois. Les diverses expériences glanées au fil des ans ont étoffé le spectacle. Aujourd’hui, 14 représentations sont au programme avec un orchestre de 10 musiciens qui jouent en live, une joyeuse troupe d’acteurs, chanteurs et de danseuses, sans oublier la vingtaine de personnes qui œuvrent dans l’ombre. La renommée de La Revue a dépassé l’aspect régional pour s’étendre au-delà des frontières du district, et des gens se sont mis à venir d’un peu partout, attirés par l’idée de voir l’actualité analysée au travers de ce prisme humoristique typiquement vaudois à la verve colorée.
«Depuis le départ, le noyau est resté le même, c’est une grande famille. Je passe gentiment la main , mais reste occupé à l’écriture», confie Denis Meylan. Le gros du travail consiste à trouver le thème. Des créateurs différents apportent leurs styles et leurs sensibilités pour en faire un spectacle varié et de qualité. Les répétitions se font à un rythme intensif pendant un mois et demi, mais toujours dans le plaisir. La salle mise à disposition durant toute la durée des représentations simplifie grandement l’organisation, et les nombreux petits bars disséminés dans l’espace ajoutent encore des couleurs à l’ambiance festive. L’abri est le repaire de la jeunesse. «C’est le MAD de l’arrière-pays toujours bourré à péter», ajoute-t-il. Selon les représentations, la soirée cabaret se décline avec la raclette, la fondue ou le papet au poireau, mais toujours servi dans la bonne humeur.
Le premier commandement de la Revue dit: «Je suis la Revue de Thierrens qui t’ai fait sortir de ton marasme quotidien»: allons le vérifier!
infos et réservations :
www.larevuedethierrens.ch
et programme
Rés. 021 905 40 18
du mardi au vendredi de 11h30 à 13h30 et 18h à 20h
Lieu: la grande salle de Thierrens