Hors jeu
Le kick-off de l’Euro a été donné il y a presque une semaine, et déjà ce sont des coups de pied dans la gueule qui se distribuent! Pardonnez-moi ce langage simpliste – ou simplet – mais la nausée n’est pas loin.
N’ayant pas de prédispositions naturelles à regarder 22 individus en shorts courir après un ballon en s’encoublant dans un brin d’herbe, j’admets toutefois reconnaître le savoir-faire lorsqu’il se présente à mes yeux. Le basket, le criquet, la belotte et même le foot peuvent être passionnants lorsqu’ils atteignent le niveau d’excellence; cette même excellence qui permet la comparaison de certaines actions à de l’Art, et cela quelle que soit la discipline. L’apprentissage des règles, la découverte des subtilités de la pratique d’un sport et de la stratégie nécessaire à atteindre le couronnement rend même le cyclisme spectaculaire!
C’est vous dire qu’il en faut peu pour accéder au plaisir du jeu, la curiosité seule suffit.
A l’inverse, l’ignorance délibérée – et souvent assumée – d’une discipline, en la rangeant sciemment au rang d’occupation futile et dispendieuse ferme irrémédiablement la porte à ce plaisir; par voie de conséquence ses pratiquants seront classés au rang de sombres idiots incultes sans aucun sens du «Beau» et du «Vrai».
L’appétit de la nouveauté est une garantie de vivre quelque chose de nouveau à chaque coin de rue, à chaque page tournée ou à chaque nouvelle discipline sportive découverte, quoique…
Pour certaines activités, je dois avouer être moi-même un sublime ignorant… Il est vrai que n’ayant aucune sorte de curiosité envers ce sport qui consiste à traverser des frontières en meute – et en uniforme – pour «soutenir» une équipe que je ne verrai jamais; je n’ai pas plus de désir de m’intéresser à la subtilité de l’art du jet de chaises de terrasse. Pas plus d’envie non plus de sillonner la France à la recherche d’un autre plus décérébré que moi… par contre, et hélas, je crois effectivement que je suis en train de me mettre hors jeu lorsque je rêve de ramener chez eux ces hooligans en wagons à bestiaux scellés…