Fondation Serix: l’enfant au coeur de l’architecture
Romain Richard | Mardi 5 avril, lors de sa conférence de presse, la Fondation de Serix a présenté le lauréat du concours de projets d’architecture pour la reconstruction des bâtiments «groupes de vie» et la transformation ou reconstruction des «services d’accompagnement».
L’institution
Qui habite Oron connaît cette institution qui fait partie de l’ADN régional. Pas vous? Certes, elle est un peu à l’écart (située pile entre Oron-la-Ville et Palézieux-Village) mais on se doit de connaître ce monument institutionnel.
En effet, Serix c’est plus de 150 ans d’existence. En tant qu’éducateur et enseignant spécialisé de formation, je peux vous dire qu’elle figure en bonne place dans l’histoire de la prise en charge d’enfant à besoin spécifique.
Serix est une institution active dans le domaine de l’éducation sociale, de l’enseignement spécialisé et de la thérapie de famille. Pour mener à bien sa mission, elle dispose d’un internat éducatif et d’une école spécialisée. La structure accueille 28 enfants de 7 à 16 ans et fonctionne avec l’appui de plus de 80 collaborateurs.
Le concours
Ce concours d’architecture s’inscrit dans un besoin pressant de mise à niveau des infrastructures. En effet, certains des bâtiments ont plus de 100 ans et les normes (sécurité, espace vital) ont drastiquement changé.
Le concours est remporté par Omar Trinca Architecte EPFL/SIA à Lausanne pour son projet joliment intitulé «Tétris».
Mais qu’est-ce qui a autant plu au jury? Christian Bays, président du jury et Frank Fontanellaz, directeur de l’institution, nous ont dévoilé les principaux arguments. «La fonctionnalité du lieu est un point fort du projet.» C’est un subtil équilibre dans la répartition des locaux. Tout n’est pas centralisé, afin de permettre aux enfants de ne pas vivre, travailler, s’amuser, dormir, manger dans le même endroit, mais offre un tout cohérent et permet néanmoins à l’intendance de ne pas parcourir des kilomètres inutiles pour entretenir et faire tourner les lieux.
A n’en point douter le point fort majeur de l’ouvrage réside dans la graduation des espaces de vie. En effet, comme le souligne l’équipe éducative, Omar Trinca et son équipe ont joué sur des volumes offrant à la fois de l’intimité, de la place pour le grand groupe et finalement une forme d’intermédiaire qui permet par exemple à l’enfant de recevoir ses parents.
En bref, le bâtiment n’est plus uniquement là pour offrir un toit mais devient un outil à part entière dans la prise en charge des enfants.
Les travaux
Les travaux sont devisés à 15 millions de francs. Une répartition d’un tiers à charge de la Confédération, un tiers à charge du Canton et un tiers pour la Fondation, soit environ 5 millions chacun. Autant dire que la somme à charge de Serix n’est pas encore réunie.
Dans les mois à venir, une importante recherche de fonds (concert, manifestation sportive, dons) aura lieu et devrait permettre de remplir les caisses.
Concernant les premiers coups de pelles, il se murmure qu’ils pourraient commencer d’ici la fin 2016.