Fête des vignerons 2019 – Frédéric Hohl, directeur exécutif, n’a croisé que des gens heureux !
Propos recueillis par Christian Dick |. Dans l’organigramme de la Fête des vignerons, Frédéric Hohl est au comité exécutif, en haut de l’échelle. Il a notamment été directeur d’exploitation d’Expo 02 et directeur des Fêtes de Genève. A la Fête des vignerons, il est directeur exécutif. De cette position dépendent le management, les infrastructures, l’exploitation, la production et le Job Center. Il a réalisé pour le succès de cette Fête des vignerons un travail exceptionnel. Le Courrier l’a rencontré aux Terrasses de la Confrérie.
En quoi les expériences passées vous ont-elles profité? Toutes les expériences font gagner du temps et permettent de gérer la pression. Je dois être la dernière personne à s’énerver. Il y a en outre une attention permanente envers les nombreux figurants et bénévoles. C’est d’ailleurs le premier projet que j’exerce avec autant de bénévoles.
Le 2 août, à mi-parcours, vous exprimiez votre satisfaction. Le public était heureux, les relations avec la ville excellentes, et 600’000 visiteurs s’étaient rendus à Vevey dont 100’000 le 1er août, plus que vous n’espériez. Qu’en est-il à deux représentations de la fin de la Fête? Nous atteindrons facilement le million de visiteur. Mais les chiffres sont moins importants qu’il y a vingt ans. Il existe une règle pour évaluer le nombre de visiteurs, le tonnage de déchets divisé par 140, le nombre en grammes de déchet moyen banal par personne.
Comment s’est construit le concept de Ville en Fête? Ce genre de concepts entre dans ma spécialisation, comme par exemple l’animation aux Fêtes de Genève et à l’Expo nationale. Le souhait de la Confrérie des Vignerons était qu’il y ait un spectacle et une Ville en Fête. Il a fallu gérer des animations et des performances de rue comprenant plus de 1200 représentations artistiques éphémères, en définir l’aspect technique et la cadence. L’occupation du public est primordiale. On évalue le besoin du visiteur à deux choses à faire par heure, comme assister à un spectacle, participer à une animation, déambuler, consommer. Ensuite, nous avons géré la propreté et l’implantation des stands qui influencent la perception de sécurité et le confort, que le visiteur se sente bien et à l’aise.
Les places au spectacle de jour ont peiné à être vendues. Quel aurait été le résultat sans les Suisses allemands et comment expliquez-vous ce manque d’engouement? Je suis déçu. Le plateau LED fonctionne de jour comme de nuit, contrairement au mapping qui ne s’utilise que la nuit. L’offre des transports publics en semaine a fait que la moitié des spectacles aient eu lieu de jour. Sinon, nous aurions réalisé 80% des représentations le soir.
Le concept de Ville en Fête est apparu en 1999. Il s’est considérablement développé. D’aucuns se réjouissent de l’offre exceptionnelle faite au public et aux visiteurs, la trouve audacieuse et fantastique. D’autres crient à la démesure. Que leur répondez-vous? Je suis étonné pour Ville en Fête qui correspond véritablement à une demande. Surtout que le concept fonctionne magnifiquement bien. La foule est énorme, comme à l’Exposition nationale. La Fête des vignerons a réuni la Suisse.
L’endroit où nous nous trouvons (au dernier étage des Terrasses de la Confrérie) est un lieu magique. Il devrait encore durer jusqu’à fin septembre. Quelle est l’intention? Les Terrasses de la Confrérie n’occupent pas la place du Marché. Leur démontage commencera en fait le 1er novembre, qu’il y ait une exploitation des lieux ou pas. La place du Marché en revanche devra être libérée le 15 octobre. Les commerçants et restaurateurs pourraient occuper la moitié de la surface gratuitement. Une cuisine serait à leur disposition. Un marché pourrait s’ouvrir sur la passerelle, intéressant par exemple les classes ou les enfants. Ce serait d’ailleurs tellement dommage pour les Veveysans que de laisser cette surface inoccupée durant trois mois. Il n’y aura aucun loyer et aucune exclusivité de produits. La balle est dans le camp de la municipalité de Vevey.
A posteriori, quelle a été votre plus grande satisfaction? J’ai croisé dans les coulisses une dame de la Saint-Martin qui participait à sa quatrième fête. Elle m’a avoué que cette Fête-ci était la plus belle. Des gens passent et disent «c’est super!»
Votre plus grande déception? L’annulation d’un spectacle, comme cela a été le cas vendredi. Mais au-delà de 90 minutes, la représentation n’est ni remplacée ni remboursée. Et là, nous étions à 100 minutes de jeu. La pluie a pourtant fait deux heureux, les restaurateurs et les vignerons.
Et votre plus grande crainte? Les bagarres.
Planchez-vous déjà sur d’autres projets? Je dirige une entreprise spécialisée dans l’organisation d’événements. L’été prochain, nous organisons à Plainpalais une fan zone de foot pour la Coupe d’Europe, un peu selon le concept de Ville en Fête.
Aimeriez-vous ajouter quelque chose? Je n’aurais jamais cru qu’il y ait si peu de critiques sur le spectacle et Ville en Fête. Je ne vois ou ne croise que des gens heureux.