Exposition de l’artiste Osamu Oshida
Pierre Jeanneret | A l’instar d’autres institutions de santé, l’Hôpital de Lavaux présente régulièrement des expositions d’art. Cette démarche est reconnue comme très positive: elle offre aux patients, au personnel et aux visiteurs un dérivatif et un accès à la beauté. Parfois même une ouverture à d’autres cultures. C’est le cas avec l’artiste japonais Osamu Oshida. L’art nippon a ses codes, assez semblables à ceux de la Chine et sa peinture «montagnes et eaux», ou de la Corée. Il a néanmoins ses spécificités: une attention particulière prêtée au feuillage et aux saisons de l’année. Les tableaux présentés à Cully ne relèvent pas directement de l’art japonais classique, mais ils s’en inspirent.
Osamu Oshida est né en 1950 à Morioka. Il a longtemps couru le vaste monde et vécu de petits boulots, sans néanmoins trouver sa voie. Il s’est épanoui à l’âge de 55 ans, grâce à la peinture à l’acrylique, qu’il a apprise en autodidacte. Il vit et travaille aujourd’hui à Clarens. Son œuvre a été l’objet de plusieurs expositions.
L’Hôpital de Lavaux expose un grand nombre de toiles de très petit format carré. Les motifs récurrents en sont le Soleil Levant, les montagnes, les feuilles et les fleurs. Celles-ci sont reproduites avec une infinie patience. L’œuvre frappe donc par son foisonnement de détails. Un leitmotiv revient dans chaque tableau: la présence d’un petit enfant au sexe indéterminé. «Je ne les peins jamais de face. Je pense que, comme moi, ils sont laids et complexés», a déclaré l’artiste dans une interview. Ils sont pourtant empreints de fraîcheur enfantine: celle-ci apporte à ses toiles une naïveté poétique qui en fait tout le charme. Nous avons particulièrement remarqué un tableautin où l’enfant contemple de haut une ville illuminée, sur fond de Fujiyama. Un autre gosse est assis sur un tapis de feuilles d’automne aux teintes dorées. Une œuvre de plus grand format est éclairée par les fleurs roses d’un pommier, peintes avec une grande minutie. Une autre représente la mer et des montagnes stylisées. Relevons encore les prix modestes des petites toiles, qui permettent à tout un chacun de s’offrir une parcelle de Japon.
Et peut-être cette exposition donnera-t-elle le goût aux personnes fréquentant l’Hôpital de Lavaux d’aller une fois visiter la Fondation Baur à Genève. A côté de sa magnifique collection de porcelaines et jades chinois, elle offre de belles salles japonaises qui permettent d’entrer dans l’intimité de la culture nippone.
L’exposition d’Osamu Oshida est visible jusqu’au 28 mars, tous les jours de 8h à 20h.