Exode
Jean Ferrat en son temps parlait déjà d’exode lorsqu’il mentionnait ceux qui quittaient un à un leur pays pour s’en aller gagner leur vie loin de la terre où ils sont nés… Il semblerait que les temps n’ont pas tellement changés, si ce n’est que nous sommes passés à une échelle globale ; De l’exode rural à l’exode mondial.
Des migrations de populations entières, l’Histoire en a vu quelques-unes, mais il n’y là rien qui puisse nous rassurer ou nous orienter sur une solution éprouvée et garantie. Chacune de ces crises demande sa propre réponse ; Nous savons tous que bâtir des murs ou fermer des frontières n’aide en rien à la résolution du problème, au contraire… Pourtant les douanes, les grillages et autres barbelés font florès alors que ce n’est même pas la saison !
Les premières bonnes surprises sont pourtant venues il y a quelques semaines lorsque la Serbie – loin d’être naïve, bottait en touche en ouvrant une voie vers la Hongrie… Une seconde surprise, lorsque l’Allemagne accueillait son contingent de ressources humaines à bras ouverts. Une autre vision de ces êtres déplacés a surgi à ce moment, comment intégrer efficacement cette population, comment la faire participer ? La question est ouverte et malaisée. Cela questionne l’ensemble de la structure du pays, mobilise des ressources, demande une gestion différente et modifiera implacablement les finances. Pour corser le tout, la réponse doit être quasi immédiate. Le problème est cornélien…
Pourtant, ces migrants arrivent et d’autres viendront, c’est un fait, les solutions saisonnières et le simple détournement de regard ne suffisent plus, la migration a commencé et ne semble pas vouloir se tarir. Quelques naïfs comptent sans doute sur l’hiver pour geler le flux …
Pendant ce temps là, au pays où ils sont nés, l’exode a laissé une terre vidée de ses forces vives, exténuée et détruite par des années d’hostilités. La volonté de recon-struction ne semble pas être la priorité de ces dirigeants. Le vin n’y sera plus tiré… c’était d’ailleurs une horrible piquette qui faisait des centenaires à l’âme noueuse comme un pied de vigne…