«Etes-vous satisfait de Montpreveyres?»
par Luc Grandsimon |C’est par cette phrase cinglante que le syndic Ernest Dubi a répondu à la motion «Motion demandant à la Municipalité d’élaborer une convention de fusion avec la commune de Lausanne» lors du Conseil communal du 26 juin.
Une commission thématique de fusion
Tout a commencé avec le préavis municipal n°6/2012 où la motion Martin avait été déposée afin de faire une nouvelle étude de fusion avec d’autres communes. La commission a été créée avec comme membres, Martine Guignard Schneider, Mariflor Ruch, et Claude Küng (président), Philippe Guex, Nicolas Saugy et Alexandre Vaney.
La commission s’est réunie à 19 reprises afin d’étudier les différents avantages de fusion et ont aussi pour cela rencontré plusieurs municipalités limitrophes, soit Mézières, Lausanne, Servion, Corcelles-le-Jorat et Ropraz.
Mézières ou Lausanne?
Les Municipalités de Corcelles et de Ropraz ne semblent pas envisager pour l’instant une fusion. Leurs intentions dans le cas de fusion seraient de se rapprocher plutôt de Mézières. Les communes de Servion et Les Cullayes ont fusionné au 1er janvier 2012. Elles ont fait part de leur vision de fusionner à 10 communes.
«Les communes de Mézières, Carrouge, Ferlens sont en plein processus de fusion et ne seraient ouvertes à fusionner avec Montpreveyres que dans un deuxième temps, explique le président Claude Küng.
Lausanne semble très intéressé par ce projet éventuel de fusion, ce qui n’est pas le cas de la Municipalité de Montpreveyres. Pour le syndic Ernest Dubi, il serait plus intéressant socialement de fusionner vers le Jorat plutôt que devenir un quartier lausannois. «La fusion pour nous c’est trop tôt», ajoute-t-il.
Si la motion est acceptée, une convention collective devra être élaborée par les Municipalités de Montpreveyres et de Lausanne pour déboucher sur un préavis fin janvier 2015. Il débouchera sur un vote lors du Conseil communal en mars 2015. Si le vote au Conseil communal est positif, la population pourra voter en juin 2015. Si la motion est rejetée, la motion s’arrête.
«Je suis fidèle à mes convictions. Si la Municipalité doit établir une convention de fusion avec Lausanne, ce sera sans moi.» Une phrase du syndic Ernest Dubi qui a jeté un froid dans la salle. Certains conseillers communaux prennent cette phrase comme une menace et d’autres veulent calmer le jeu en expliquant que ce vote n’est pas un vote contre la Municipalité.
On évoque l’avantage de Lausanne d’absorber Monpreveyres par le fait que la commune de Lausanne augmenterait son pourcentage minimum d’espaces verts, leur permettant ainsi de construire. On rétorque que la commune de Monpreveyres a déjà son quota de constructions et donc ceci n’aiderait pas la commune de Lausanne.
On parle du taux fixe d’impôts à 79 points assuré dans le cas d’une fusion avec Lausanne, ce qui est le même taux qu’actuellement dans la commune de Monpreveyres. On grince des dents quand il est dit que le plafond d’endettement par habitant de la commune de Lausanne est de 15’000 contre 5800 pour les habitants de Monpreveyres.
Il est demandé que le vote se déroule caché. La motion est acceptée par 19 voix contre 13 et sans aucune abstention. Un projet de fusion qui n’a pas fini de faire parler de lui.