Des faits réels
Ana Cardinaux-Pires | Quoi de plus facile que de gravir l’Everest, montagne mythique, tout en restant confortablement assise, munie de lunettes spéciales trois dimensions dans une salle de cinéma.
«L’Everest», tel est le titre du film qui se base sur des faits réels, survenus en mai 1996 à plus de 6000 mètres.
Une chose est certaine, ce n’est pas moi qui tenterais de conquérir ces chaînes montagneuses. Le climat est rude, le parcours est exigeant et difficile, les montées effectuées par paliers (afin d’acclimater le corps au manque d’oxygène) demandent une bonne condition physique et un mental capable d’affronter tous les dangers inhérents à une telle épreuve.
Dans la réalité, les raisons qui ont mené ces personnes à tenter l’exploit varient. Deux d’entre elles sortent du lot, tant par l’inexistence d’entraînement que par le but. Si pour le premier, réaliser son rêve de gravir l’Everest était sa priorité (c’était sa troisième tentative), pour l’autre, une vie trop monotone, devenue déprimante, l’a aussi mené au pied de l’Everest. Au bout du compte le premier est mort en provoquant la mort de son guide, alors que l’autre a trouvé un sens à son existence et s’est battu contre la mort. La montagne l’a rendu plus lucide, néanmoins en l’amputant de son nez et de ses mains. Il vit toujours avec sa famille aux Etats-Unis.
Vu le nombre d’accidents mortels en mai 96, des alpinistes à l’époque se sont posés la question si n’importe qui ayant les moyens financiers pouvait continuer à escalader en toute impunité les chaînes himalayennes, mettant ainsi en danger la vie des guides et sherpas.