Des enjeux importants dans des domaines très différents
Christa Calpini, députée PLR | Quatre objets sont soumis au peuple le 14 juin. Un concerne le diagnostic préimplantatoire d’embryons obtenus par fécondation in vitro (DPI). Comme pharmacienne, j’ai partagé bien des drames avec des parents ne pouvant avoir d’enfants ou dont la famille est porteuse de graves maladies génétiques pouvant être transmises à l’enfant à naître. Il est grand temps que la Suisse fasse un pas vers la modernité, elle qui possède une des réglementations les plus sévères d’Europe. C’est pourquoi les couples qui en ont les moyens se déplacent à l’étranger, c’est cher et compliqué. Le DPI est une technique médicale par laquelle les embryons provenant de la fécondation artificielle sont analysés sur le plan génétique avant d’être implantés dans l’utérus. Le Conseil fédéral propose de l’autoriser dans certaines situations précises et approuvées par la Commission nationale d’éthique. Aujourd’hui, la femme enceinte, en Suisse, ne peut avoir recours qu’au diagnostic prénatal qui se fait dès la 12e semaine de grossesse. La méthode est invasive et consiste en un prélèvement ad hoc de cellules fœtales fait dans le corps de la femme. Si les résultats du test révèlent que le fœtus est porteur d’une maladie ou malformation grave, les statistiques montrent que 9 couples sur 10 décident d’interrompre la grossesse. Le DPI, qui se pratique sur l’embryon conçu in vitro avant son implantation dans l’utérus, permettrait d’éviter ces avortements et bien des souffrances qui y sont liées. Les couples de notre pays doivent pouvoir avoir accès à ces méthodes modernes tant pour réaliser leur désir d’enfants s’il y a un problème de stérilité, que si leur famille est atteinte de maladie génétique grave. Je dirai OUI le 14 juin, tout en ayant un profond respect pour les couples qui ne veulent aucun test: ces derniers resteront toujours libres de laisser «faire la nature».
Concernant le nouvel impôt sur les successions, je dirai NON car pour les PME, c’est un vrai hold-up. Le ou les enfants qui reprennent un commerce doivent déjà racheter la part des frères et sœurs. S’ils doivent, en plus, réserver des liquidités pour payer l’impôt, la situation risque d’être invivable. J’estime aussi que l’impôt sur les successions doit rester de compétence cantonale. Les cantons, pour la plupart, exonèrent les descendants directs et imposent plus fortement les héritiers éloignés. Cette politique est juste et serait balayée en cas d’acceptation.
Quant à la nouvelle redevance radio-télé, je dirai également NON car la révision ne traite pas les entreprises de manière équitable. Le mode de redevance ne serait plus lié à la possession d’un récepteur. La taxe serait acquittée par l’ensemble des ménages pour un montant de 400 francs par an contre 460 francs actuellement. Quant aux entreprises dont le chiffre d’affaires est en dessous de 500’000 francs, soit 70% du total, il n’y aurait plus aucune redevance. Tout se reporterait sur les 30% de celles ayant un chiffre d’affaires de plus de 500’000 francs. Pourquoi exonérer certains et accabler d’autres? Qu’on soutienne nos médias, d’accord, mais pas avec de telles dispositions.
Quant à l’Initiative sur les bourses d’études, je comprends la démarche des étu-diants mais n’approuve pas le remède choisi. Je ne trouve pas normal que la Confédération définisse les critères d’octroi, la durée, les montants et que les cantons doivent ensuite appliquer les dispositions.