Comment se portent nos oiseaux ?
La Station ornithologique de Sempach apporte une réponse à cette question dans son Swiss Bird Index SBI® 2013. Cet indice global documente chaque année la situation des oiseaux nicheurs du pays, permettant une prise de mesures précoce. Cette statistique axée sur le long terme décrit l’évolution des espèces et rend aussi visibles leurs fluctuations à court terme, dont les effets de l’exécrable printemps 2013.
Les populations d’oiseaux ne sont pas statiques. Pour garder l’œil sur leur évolution, la Station ornithologique suisse met chaque année son Swiss Bird Index SBI® à jour. Cet indice documente depuis 1990 l’évolution à long terme des espèces nichant régulièrement en Suisse. Les données de ce monitoring, récoltées par des centaines de bénévoles, se basent sur 350 surfaces échantillons réparties dans tout le pays. Le Swiss Bird Index SBI® compte aujourd’hui parmi les indicateurs clés pour la qualité de vie des générations futures dans le monitoring du développement durable (MONET) de la Confédération.
Axé sur le long terme, le Swiss Bird Index SBI® place les fluctuations à court terme des populations dans un contexte plus large, grâce à des données continues depuis près d’un quart de siècle. Thomas Sattler, responsable du projet à la Station ornithologique, explique: «A l’exemple de l’indice d’espèce du bouvreuil, les baisses d’effectifs détectées en 2013 chez les espèces forestières sont les conséquences du printemps froid, humide et tardif de cette année-là.» Le discret amateur de bourgeons continue cependant d’arborer une tendance à long terme plutôt neutre, comme beaucoup d’autres oiseaux des forêts. Pour les espèces à la tendance déjà négative, les phénomènes météorologiques pourraient avoir des conséquences plus durables. «La pie-grièche écorcheur par exemple, en fort déclin depuis 2007, pourrait voir sa situation aggravée après le printemps 2013 froid et pluvieux», ajoute Sattler.
Les programmes de monitoring axés sur le long terme permettent de détecter les tendances négatives tôt, aussi chez les espèces fréquentes. Cela permet de prendre les mesures de protection nécessaires à temps.
La huppe fasciée élue «oiseau atlas»
Couverture du prochain atlas des oiseaux nicheurs
Le résultat du vote est tombé: c’est la huppe fasciée qui ornera la couverture du nouvel atlas des oiseaux nicheurs de Suisse 2013–2016. La population rend ainsi hommage à une espèce en déclin pendant des décennies. Une conservation ciblée lui permet aujourd’hui de reconquérir le Plateau à petits pas. Le nouvel atlas témoignera de ce come-back.
Le bel oiseau huppé a été choisi par quelque 2800 personnes, qui avaient répondu à l’appel de la Station ornithologique et voté en ligne pour leur oiseau nicheur favori. Après une course serrée avec le milan royal et le tichodrome échelette, la huppe s’est finalement imposée avec un dixième des voix.
Atlas des oiseaux nicheurs 2013–2016: recensement
au niveau nationals.
De 2013 à 2016, la Station ornithologique de Sempach détermine quels oiseaux nichent en Suisse et dans la Principauté de Liechtenstein, où et en quels nombres. L’objectif de ce recensement est d’obtenir une vue d’ensemble de l’état de l’avifaune et des changements survenus depuis l’atlas précédent, datant d’il y a 20 ans. Comme les oiseaux dépendent d’habitats diversifiés, leur situation reflète celle de la nature et du paysage dans leur ensemble. L’atlas des oiseaux nicheurs 2013–2016 révélera aussi pour quelles espèces des mesures de conservation sont les plus urgentes.
www.vogelwarte.ch/atlas
Vogelwarte