Chexbres – La fête à Madame Ginette !
Et ce regard du cœur, vous l’avez toujours !
Pierre Dominique Scheder, Chronicoeur de Chexbres |Ginette Bron porte un prénom bien de chez nous. Une vraie dame du pays qui a fêté ses nonante ans le 30 octobre. Son papa était paysan, ici, à Mont-de-Plan à Chexbres. Très tôt elle aida aux travaux de la ferme et du ménage avant d’être expédiée en Suisse allemande pour des séjours forcés qu’elle compare sans complaisance au goulag : « J’étais la bonniche de tout le monde, de la cave au grenier ! » Le père était aussi laitier. Il livrait le lait dans le village. Fonction que reprit le fils, Pierrot, jusque dans les années soixante. Date butoir ! Eh oui, les temps changent et le monde s’urbanise de plus en plus ! « No milk today, my girl is gone away » scandait une chanson à la mode jouée dans les bals de l’époque. Et c’est justement en 1950, dans un petit bal musette d’Epesses, que Ginette rencontra Roger Bron qui ne résista pas à son beau sourire. Oui, il n’est pas de région plus douce qu’un sourire dit le poète. Ils se marièrent et s’installèrent à Lausanne. Mécanicien auto, Roger travailla dans différents garages puis dans la réparation des moteurs à St-Sulpice. A toute mort succède une petite Pentecôte dit si justement le proverbe. Ainsi, si l’année 1954 fut l’année de la disparition de la maman de Ginette, ce fut aussi l’année de la naissance de Ghislaine, fille unique du couple, qui a fait ses écoles Sous-Gare à Lausanne. Elle parle de la belle place de Milan avec bonheur. Ginette, quant à elle, donna de grands coups de main à sa belle-famille qui tenait le café du Centre à Lutry. A côté, elle aimait tricoter pour les petits enfants et leurs poupées. Elle lisait les récits des éditions « Mon Village ». A 47 ans, elle devint jeune grand-maman, puis, plus tard, arrière-grand-mère. Les années passent et voici le couple résidant de la Colline à Chexbres. Le mari s’en va en 2017. Mais Ginette tient bon. « Jusqu’à présent, je n’ai jamais été malade. Maintenant j’ai mal aux yeux ! » Qu’importe, lui dis-je, « On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». Et ce regard du cœur, vous l’avez toujours ! Bonne fête chère Madame Ginette !