130e de L’Harmonie
par ML | Ainsi dirigée, L’Harmonie va en quelque sorte à la rencontre de son nom d’origine, L’Harmonie. Venues de Corée du Sud, les deux jeunes et talentueuses musiciennes ont rejoint depuis trois ans la destinée du chœur d’hommes de Savigny, un chœur d’hommes à la vocation terrienne bien ancrée, quoique menacée par le temps qui passe et par l’émergence de la société de loisirs personnels toujours plus revendicatrice.
Première partie
Un programme d’une douzaine de chœurs alliant le répertoire populaire – Ducret, Gardaz, Ducarroz, Mettraux – au classique – Schubert, von Weber, Sibelius, Mozart – et fondant dans de mélodieuses compositions des textes porteurs de sens profonds et rassembleurs. Avec humour et à-propos, le présentateur, Gérard Frey, veille à l’intention du public au défilement bien compris des pièces judicieusement choisies pour ce programme.
Bravo à la directrice, Kwi-Hyun Bin pour la qualité des nuances et des rythmes qu’elle parvient à obtenir de la part de ses chanteurs à l’effectif quelque peu restreint. Et bravo à L’Harmonie de maintenir le cap, de garder la force tranquille qui, depuis 130 ans, anime l’âme que la société cultive et rappelle dans la devise rituellement chantée en ouverture de chaque soirée.
Deuxième partie: Provox
Provox porte bien son nom, voire au-delà. Des Frères (et Sœurs) Jacques, en somme. Mais sans les déguisements et accessoires. C’est subtil, tip-top, et cela fourmille de moult pointes, moult procédés sur lesquels se construisent les spectacles télévisés de notre époque. Un régal de fantaisie et de dérision porté par les chanteurs-musiciens-artistes haut de gamme mais qui ne se prennent pas au sérieux: Constance Jaermann, soprano, Tristan Giovanoli, baryton-ténor, Faustine Jenny, alto, Dominique Tille, ténor, Jérémie Zwahlen, basse, sur une mise en scène de Sophie Schaer.