Un domaine dédié à l’œuvre de son maître
Karoline Sandoz | La Tour de la Paleyre où résidait Jean Prahin est un symbole fort de la commune de Chexbres. Rencontre avec son président, Jean-Claude Clerc, qui a suivi l’artiste jusqu’à son dernier souffle.
A Chexbres, au pied d’une imposante barre rocheuse, se trouve le domaine où vivait l’artiste et maître verrier Jean Prahin ainsi que son épouse, décédés tous les deux, en 2008 et 2009. Suite à la séance d’information intercommunale de Chexbres, Rivaz et St-Saphorin, la fondation cherche des fonds afin d’améliorer les conditions du lieu d’accueil et en faire un espace pour diverses manifestations. Concerts, cocktails, expositions sont l’avenir de ce domaine magnifique de 3000 m², qui renferme aussi un trésor: une exposition des œuvres de l’artiste.
Nous avons rencontré le président de la Fondation, Jean-Claude Clerc, qui a évoqué avec nous la création de la fondation et sa rencontre avec Jean Prahin.
Comment avez-vous connu Jean Prahin ?
JCC : Au début des années ’90 lors de mon arrivée à la Direction de la SBS de Vevey. C’est dans le cadre de la mise sur pied d’une exposition aux Diablerets en 1993 que les contacts se sont consolidés. Il était le commissaire d’une exposition qui souhaitait rendre hommage à Charles Parisod, cet artiste peintre qui était très connu aux Ormonts. Je me suis fait enrôler dans le comité de l’Association des amis qui avait été constituée pour cette occasion, présidé par Jean-François Moillen. Il y eut encore deux autres événements majeurs à la Salle des Congrès, en 1998 : c’était le tour du peintre boyard Frédéric Rouge et en 2003 c’était justement Jean Prahin qui concluait ce magnifique triptyque d’expositions qui resteront un temps fort de l’activité culturelle de la station.
Parlez-moi de cette Fondation Jean Prahin-La Paleyre et comment vous êtes arrivé à cette finalité ?
JCC : N’ayant pas d’enfant, Jean et Violette souhaitaient trouver une formule qui puisse assurer d’une part la pérennité du site de la Paleyre et d’autre part préserver le patrimoine artistique. Nous étions au début des années 2000 et, parallèlement, Jean était en train de rédiger ses deux catalogues raisonnés liés à sa peinture et à ses vitraux. La base juridique de la Fondation crédibilisait les démarches pour la recherche d’éventuels partenaires pour cette importante réalisation. En février 2002, elle voit le jour par le biais de Me Pierre Rochat, notaire à Lausanne, qui a vraiment été la cheville ouvrière de ce choix ô combien important.
Quels ont été les premiers pas de cette Fondation ?
JCC : Peu de choses se sont déroulées durant la fin de vie de Jean qui décède fin avril 2008, trois semaines après avoir fêté son 90e anniversaire lors d’un magnifique concert organisé par le compositeur Pierre Chatton, au temple de Payerne, qui est le site par excellence de l’œuvre du maître verrier puisqu’il y a réalisé 37 œuvres. Dix-neuf mois plus tard, Violette le rejoignait, fin 2009, dans sa 97e année. Et l’on peut dire que c’est dès cette période que le comité s’est sérieusement penché sur l’avenir de la Fondation avec comme objectif à court terme, la mise en ordre de la propriété afin de pourvoir au but fixé par les statuts.
Quels sont vos projets pour cette année ?
JCC : Comme vous avez pu le constater lors de la séance d’information intercommunale Chexbres-Rivaz-St-Saphorin pour le projet de fusion, bien que n’ayant pas franchi la rampe des urnes, on a fait un pas important dans la compréhension de la démarche, avec la participation active de deux conseillers d’Etat, Béatrice Métraux et Philippe Leuba. Nous souhaitons vivement pouvoir aller dans le sens de l’amélioration des conditions d’accueil afin de pouvoir développer encore plus ce genre de manifestations (concerts, expositions, apéritifs, cocktails dînatoires, etc.) qui peut représenter une source non négligeable de notre couverture des frais de fonctionnement.
Comment allez-vous financer ces investissements ?
JCC : Nous allons prendre contact avec quelques organismes spécialisés pour trouver le financement et le soutien nécessaire à nos différents projets.
Y aura-t-il une nouvelle exposition de Jean Prahin ?
JCC : Il sera bien difficile de reconduire une manifestation telle que nous l’avons vécue, en juillet dernier, à la Galerie de l’Univers à Lausanne mais nous ne désespérons pas de pouvoir mettre sur pied un événement sur la commune de Chexbres.
Peut-on faire vivre aisément une fondation représentant un tel foyer de cultures ?
JCC : Vous dire oui spontanément serait un peu prétentieux… Il faut déjà souligner que tout le Conseil de Fondation s’engage de manière bénévole et nous avons bon espoir de réaliser nos objectifs, et là je pense à la collaboration avec d’autres fondations qui poursuivent les mêmes buts que nous et également à LPM avec qui nous avons déjà eu l’occasion de mettre sur pied des activités que ce soit pour les guides du patrimoine ou des visiteurs potentiels. Rappelons que le site de La Paleyre figure déjà dans le « Sentier des Artistes » et qu’il y a avec LPM plusieurs pistes de collaboration que nous sommes en train d’étudier.
Informations
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Fondation Jean Prahin La Paleyre
BSI SA Lausanne
CH580846800000351700B