Tour d’horizon et large consensus
par Luc Grandsimon | Le Parti Libéral Radical vaudois s’est réuni le jeudi 13 mars dans la salle des Ruvines à Cully afin de faire voter les membres du comité sur les futures votations fédérales du 18 mai prochain.
Le président du PLR et syndic d’Aigle, Frédéric Borloz, en a profité pour revenir, lors du discours de présentation, sur les votations fédérales du 9 février au sujet de la loi sur l’immigration. Il a clairement exprimé qu’il n’était pas question de vendre son âme à qui que ce soit. «Nous restons attachés à nos valeurs qui doivent nous réunir et qui ont constitué le fondement même de ce PLR.»
La conseillère d’Etat Jacqueline De Quattro a exprimé sa volonté de vouloir défendre le contre-projet «Sauvons Lavaux III». Une volonté renforcée suite à la vision du film «Le plan Chollet» de Thierry Bovary et Marc Comina, le 11 mars au cinéma de Cully. Elle explique l’importance du contre-projet qui se veut plus à l’écoute des viticulteurs et de l’économie vaudoise en général. Le conseiller d’Etat Pascal Broulis déclare que «ce qui fragilise la Suisse, les 26 cantons, c’est qu’il n’y a plus de gouvernements par des décrets mais par des initiatives». La kyrielle d’initiatives qui arrivent, instaurée par les socialistes, risque de déstabiliser la Suisse ces prochaines années et insécuriser les entreprises et ceux qui font la richesse de ce pays. «Toutes ces initiatives (caisse unique, montant minimum assuré de Fr. 4000.–, remboursement de frais dentaires) déstabilisent le tissu économique.»
Un préambule aux votations du soir afin de préparer la salle.
Première votation sur le contre-projet à l’initiative populaire «Oui à la médecine familiale».
Cette initiative avait été déposée le 1er avril 2010 munie de plus de 200’000 signatures.
Le comité de cette initiative était composé de 26 médecins préoccupés par le manque de médecins de famille. La conseillère nationale Isabelle Moret parle de deux des revendications de cette initiative: «Premièrement, une formation universitaire et post-grade performante notamment par la création d’institut universitaire pour la médecine de famille ou le renforcement dans l’enseignement universitaire de la médecine de famille avec par exemple des stages en cabinet. Deuxième point important, un système tarifaire plus favorable aux médecins de famille.» Isabelle Moret explique entre autres le risque que cette initiative pourrait représenter pour les spécialistes ou ceux qui pratiquent la médecine de base comme les infirmières.
Contrairement à l’initiative qui se concentrait uniquement sur les intérêts d’un groupe de médecins, le contre-projet, lui, se focalise sur l’ensemble de la médecine de base. Le contre-projet reprenant la majeure partie des revendications, le comité à l’origine de l’initiative a décidé de retirer celle-ci au mois de septembre 2013 et de soutenir le contre-projet. «La Confédération et les cantons garantissent des soins médicaux de base de haute qualité, en suffisance et accessibles à tout le monde. Confédération et cantons devront reconnaître et encourager la médecine de famille comme un élément essentiel de ces soins médicaux de base.» Malgré l’intervention de deux docteurs expliquant que les tarifs pratiqués par la médecine générale étaient moins importants que les spécialistes, alors que leurs coûts étaient plus élevés, le contre-projet est accepté par 208 voix contre 9 et 22 abstentions.
La deuxième votation de ce soir portait sur l’initiative «Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants». Pour l’instant, lors d’un jugement, le juge choisit si l’interdiction de retravailler avec des enfants pour un pédophile peut-être renégociable ou définitif. Si l’initiative passe, le juge se verra dans l’obligation de prononcer une interdiction à vie. Le PLR ne fera pas campagne sur ce sujet. L’initiative a été majoritairement acceptée par 211 voix contre 17 et 11 abstentions.
La troisième votation fut présentée par le conseiller national Olivier Feller. Celui-ci explique les risques d’un salaire minimum de Fr. 4000.– /mois dont par exemple le risque de non-embauche et donc d’une robotisation de certains métiers comme au Japon. Cette motion a été refusée largement par la salle.
Le conseiller national et municipal lausannois Olivier Français présente l’initiative suivante, celle du besoin de donner des moyens à l’armée suisse en renforçant la sécurité aérienne du pays. Il explique le besoin du remplacement partiel de 22 avions «Tiger» et incite donc les conseillers à répondre positivement au «Gripen». Une initiative acceptée majoritairement.
Pour conclure, le PLR a invité le député vert, membre du comité «Oui à sauvons Lavaux», Raphaël Mahaim, au sujet de l’initiative «Sauver Lavaux III». Il était confronté dans un débat, après la présentation du contre-projet par le député PLR Maurice Neyroud, au député PLR et avocat Jacques Haldy. Il faut savoir que Lavaux est déjà classé patrimoine mondial par l’UNESCO. «Sauver Lavaux III» vise à préserver l’environnement de Lavaux en interdisant par exemple de nouvelles constructions. Le gros souci de cette initiative est qu’il serait interdit de bâtir aussi de nouveaux complexes médicaux ou scolaires. Avec ce cheval de bataille, le député PLR et avocat Jacques Haldy a réussi à convaincre unanimement la salle à voter contre l’initiative «Sauver Lavaux III» et majoritairement à soutenir le contre-projet.