SolarImpluse 2 – Du soleil plein les ailes
Francis Hildbrand | Dimanche 22 juin, sur l’aérodrome de Payerne, aux petites heures matinales, l’avion solaire SolarImpulse 2 a fait son deuxième vol d’essai sur le Jura et le lac de Neuchâtel. Immatriculé HB-SIB, il était entre les mains de Markus Scherdel, pilote d’essai allemand.
L’HB-SIB est plus grand que le prototype HB-SIA: son envergure mesure 72 mètres. Il est donc plus large qu’un Boeing 747 Jumbo Jet ! Il pèse seulement 2300 kg, le poids d’une voiture. Sa structure est en fibre de carbone dont les feuilles pèsent 25 g au m², soit le tiers d’une feuille de papier d’imprimante.
17’248 cellules solaires posées sur les ailes, sur la partie supérieure du fuselage et sur le stabilisateur de profondeur fournissent de l’énergie qui est stockée dans des batteries au lithium. Ces batteries permettent de faire tourner les 4 moteurs de 17,5 CV, soit une puissance maximale de 70 CV. Les quatre hélices bipales ont 4 m de diamètre ! De jour, SolarImpulse accumule donc de l’énergie qu’il utilise la nuit pour prolonger son vol jusqu’à l’aube prochaine où les cellules solaires recapteront de l’énergie pour le jour et la nuit suivante et ainsi de suite ad perpetuum… Le facteur limitant reste l’épuisement du pilote!
Le deuxième vol d’essai a permis de contrôler la stabilité de SolarImpulse 2 à sa vitesse maximum de 49,5 nœuds soit 79,6 km/h. Le pilote a testé le comportement de l’avion après l’arrêt volontaire de 1, 2, 3 et ses 4 moteurs. Il a aussi évalué les risques d’aéro-élasticité des structures à basse altitude. Il s’agit de phénomènes de vibrations comme cela peut arriver, avec un vent fort, sur des grands ponts qui peuvent se mettre en résonance. Solar-Impulse 2 a bien passé tous ces tests et les quelques personnes présentes à Payerne ont été fascinées par cet avion silencieux équipé des techniques les plus innovantes.
Si tout va bien, l’HB-SIB fera un tour du monde de 35’000 km, en 10 étapes, sans carburant, dès le début de mars 2015, à partir du Proche-Orient en direction de l’Est. Pour franchir l’océan Pacifique, puis l’océan Atlantique, les étapes les plus longues, cinq jours, le pilote seul dans son cockpit devra maîtriser les phases d’éveil et de sommeil, aidé par des stabilisateurs de cap et d’altitude.
Dans le cadre des préparatifs, l’équipe technique et les météorologues sont en train de faire un vol fictif avec la météo de 2014. Allant vers l’Est, SolarImpulse volera à environ 70 km/h, et si un vent de dos l’aide, il espère franchir environ 100 km par heure.
Belle perspective avec une technique qui fait rêver ! A quand une paire d’ailes solaires pour chacun?