Non aux quatre points d’impôts: c’est la sagesse
par Alain Parisod, député, syndic honoraire de Grandvaux | Le comité référendaire tient à préciser les points suivants :
❶ Nous ne remettons pas en cause les résultats obtenus durant cette première phase de la fusion, qu’il s’agisse des prestations ou des coûts sous contrôle de la commune qui a été confrontée à un travail difficile et méritoire. Nous respections ce travail.
❷ Nous ne remettons pas non plus en question les investissements futurs pour notre commune. On nous les annonce importants. Ils sont pour la plupart définis mais loin d’être chiffrables en termes de coût de «timing» (échéance).
❸ En revanche, c’est sur le plan du financement que nous sommes en désaccord. On nous présente une situation exagérément pessimiste en face d’engagements flous en termes de coût comme d’échéance.
❹ Déjà parler de perte fiscale de 5 points en comparant le taux actuel basé sur Grandvaux et Villette aux anciens taux est un raisonnement purement théorique. Le taux actuel a aussi attiré des résidents. On pourrait tout au plus parler de «manque à gagner»… et encore.
❺ Nous, résidents, sommes déjà passés à la caisse avec la taxe poubelle, l’impôt foncier et l’eau… et pour combien de points ? Bien au-delà de 2.
❻ Les évaluations des revenus sont trop prudentes et ne tiennent pas compte des évolutions à venir, contrairement aux coûts. Les comptes 2012 montrent des écarts bien supérieurs à 4 points d’impôts par rapport au budget. Le budget 2014 ne tient pas compte des perspectives économiques ou démographiques. La population de Villette par exemple augmente: 40 villas haut de gamme sont en construction, dont une partie est déjà habitée.
❼ Les écarts entre les prévisions et les comptes sont importants et font ressortir des sous-estimations budgétaires en termes de revenus.
❽ Le résultat de l’exercice 2012 ne serait pas négatif de 580’000 s’il n’y avait pas eu une attribution aux réserves de 1.7 million non budgetée. Nous pensons que les comptes 2013 seront aussi favorables.
❾ D’ailleurs ce que nous contestons, c’est cette volonté de vouloir autofinancer des investissements futurs encore vagues alors que la situation financière de la commune est très saine, voire enviable.
❿ Le taux d’endettement net par habitant est de Fr. 974, à comparer avec une moyenne cantonale de 7000 ou de 5000 pour le district. Et encore dans le calcul des comptes 2012, le portefeuille-titres est comptabilisé à 73’000 pour une valeur vénale de 1.2 mio. Ce poste est repris pour calculer l’endettement net (en déduction de l’endettement brut) pour 46’000. A notre avis, le chiffre réel est inférieur à 974. Quant au revenu du patrimoine immobilier par rapport à la valeur du bilan de cet immobilier, il correspond à un rendement extraordinairement élevé qui n’est que le reflet de la sous-évaluation de cet actif. Tout ceci pour dire que le bilan recèle d’importantes réserves latentes en plus des provisions et des réserves déclarées.
Nous considérons que la situation financière est saine et la gestion financière très prudente, trop prudente. Elle ne justifie pas de faire déjà et une nouvelle fois un appel aux contribuables. D’autant que cette situation financière saine permet d’emprunter à des conditions sans précédent. 1% à 10 ans. 1,75% à 25 ans. Ne pas en profiter n’est pas raisonnable.
En conclusion, on peut tout à fait terminer la législature actuelle sans augmenter le taux d’imposition. Si d’aventure il fallait emprunter, le coût n’en aurait jamais été aussi faible. Et les dépenses et investissements prévisionnels (qu’on a tendance à mélanger…) seront plus précisément évalués. Il sera temps alors de prendre des décisions en meilleure connaissance de cause. L’avenir n’est pas aussi sombre qu’on veut nous le faire croire. Se doter d’une assise financière par trop confortable est rassurant pour les gestionnaires comme pour les contrôleurs (fiduciaires). Mais elle ne conduit pas à une gestion optimale car elle peut émousser l’esprit critique et de rationalité dans les prises de décisions finales.
Nous vous invitons à voter non et faire voter non à l’augmentation des quatre points d’impôts le 6 avril prochain.