Mon cœur balance
Trois ou quatre fois par an, la tradition veut que toute la Confédération se plie à la pratique de la démocratie. Comme une piqure de rappel, un rappel au « vivre ensemble » et cela quelle que soit l’opinion exprimée. Des décisions seront prises à l’issue du scrutin, preuve que le peuple reste souverain et cela même si, parfois, les enjeux peuvent être compliqués à comprendre dans l’ensemble de leurs implications.
Nous sommes généralement toujours plus intelligents après…
Effectivement, l’opacité et l’émotionnel règnent en maître les semaines qui précèdent l’entrée dans l’isoloir. C’est de bonne guerre diront certains puisqu’il s’agit moins de savoir quelle conviction habite le votant que de le convaincre à rejoindre tel ou tel camp. La règle durant ces semaines, relève plus du marketing et de la rhétorique, chaque partie expose son avis en évitant soigneusement de se laisser surprendre par une question non planifiée. Le but inavoué étant de récolter un maximum d’adhésion même si, par la suite, quelques promesses seront oubliées.
Tel est le jeu qui se profile pour tout un chacun ces prochaines semaines.
Parti d’une idée qui était sans doute louable à l’heure du dépôt de l’initiative, les conséquences du refus ou de l’acceptation n’étaient pas encore très claires à ce moment-là. Nous l’avons déjà vécu par le passé ; des votations sur une baisse des impôts ou du prix du pain, toutes deux refusées par le peuple souverain et dont les pays voisins s’amusent encore… Les idées étaient séduisantes mais les implications futures ne furent découvertes que lors des débats qui suivirent et finalement validées dans les urnes. D’autres enjeux plus récents n’eurent pas cette chance et nos « sept sages » s’y piquent encore des années plus tard…
Quoi qu’il en soit : retour aux urnes. L’issue de ce scrutin pourrait avoir de sérieuses conséquences sur l’identité, l’orientation ou le mode de vie du pays. Le devoir citoyen est plus que jamais d’actualité, celui de prendre le temps de prendre du recul, et de s’informer dans la plus grande objectivité possible. Voter avec ses tripes n’a jamais mené nulle part, l’émotion n’est pas une alliée fiable lorsqu’il s’agit de tels enjeux.
Votre hebdomadaire s’ouvre à vos opinions jusqu’à l’heure du choix.