La paix des braves
Arvid Ellefsplass | Les écoles sont fermées, les résultats ont été donnés, voici que les enfants sont en vacances. Rien que de bien annuel, un usage qui n’a rien d’extraordinaire ; chaque année les petits dictent le moment du départ en vacances.
A l’heure qu’il est, beaucoup ont déjà rejoint les cieux idylliques dont ils ont rêvé pendant déjà plusieurs mois et, au rythme de musiques exotiques, sirotent des breuvages qui ne le sont pas moins, que du bonheur !
Et dire que durant ce temps là, les autres, rêvant de faire pareil dans quelques semaines, jalousent mollement les photos postées par leurs amis vacanciers sur les réseaux sociaux… L’herbe est toujours plus verte chez le voisin.
Ouvrons un peu les yeux.
Le soleil brille ici aussi, nous sommes des « estivants actifs », la pince à barbecue n’est pas oubliée puisque nous sommes encore à la maison et… les routes sont désertes ! Surpris par tant de calme, nous en oublierions presque que pour nous aussi le rythme a changé. La circulation est tellement fluide en route pour le travail que l’on se demande si on ne se serait pas trompé d’heure, ou de jour ; les places de parc nous tendent les bras tellement elles se sentent seules et les espaces tranquilles n’ont jamais aussi bien porté leur qualificatif.
Il faut se rendre à l’évidence, une partie de la population s’est évanouie et se nomme désormais « estivants » ou « juilletistes ». Vivant dans un autre univers, ils ont débarrassé le plancher si subitement que l’on serait en droit de demander que la situation perdure, que la moitié de la population soit en vacances pendant que les autres bossent, et cela la moitié de l’année… Un référendum devrait être lancé sous un nom fédérateur… Utopia ! Voilà un bien joli concept.
Mais, remettons un chapeau et cessons ce délire d’insolation. Faisons la paix des braves ; signons cet accord selon lequel l’estivant laisse champ libre à celui qui reste pour un usage à bien plaire… et bien plaisant finalement !
Cher vacancier, va chercher le bonheur, je te promets de te laisser le mien à ton retour…