Hêtre ou ne pas être
Hêtre ou ne pas être. L’hiver a pris ses quartiers et repris possession de la région. Son manteau blanc s’étend partout sur les campagnes et les villages. Il donne le ton à cette période de l’année propice aux festivités, mais aussi à la contemplation et à la réflexion. La forêt du Jorat est sous la neige. C’est l’occasion de la laisser en dormance, et de s’y balader raquettes aux pieds en se laissant envoûter par son charme, c’est aussi l’occasion d’y réfléchir un peu…
De nombreux usagers, professionnels et amateurs, l’exploitent, l’utilisent et la respectent depuis belle lurette. Leur réflexion est permanente ; santé et entretien, exploitation et durabilité ou énergie et écologie sont des thématiques sans cesse remises sur le tapis. Les aspects ludiques de loisirs n’échappent pas à cette attention pas plus que les besoins en mobilité que notre train de vie nous impose. Tous les acteurs de la forêt l’ont bien compris et elle le leur rend bien. Malgré quelques attaques du bos-tryche ou de la chalarose, la forêt du Jorat se porte à merveille !
Mais alors qu’en est-il de cette volonté d’en faire un « parc périurbain » ? La forêt du Jorat dans son aspect d’espace naturel de loisirs existe déjà ; cavaliers, cyclistes et autres joggeurs, ou simples promeneurs, la pratiquent déjà depuis de longues années. Sentiers balisés et refuges sont là, côtoyant avec harmonie la nature environnante.
Les forestiers et la filière bois-énergie l’exploitent de manière de plus en plus précise et ne manquent pas une occasion de se pencher sur une maladie et de la traiter avec soin.
En bordure de forêt, les habitants et les paysans la respectent tout autant…
Alors d’où peut donc venir cette idée saugrenue de « parc périurbain » ? Certainement pas d’une nécessité impérative ! La question demeure qui ne trouve pas de réponse, ni chez les instigateurs de cette initiative, pas plus du côté des autorités qui la chapeautent.
Et s’il ne fallait soulever qu’un seul point de cette initiative PNP Jorat, ce serait celui de la nécessité d’une zone de friche en son centre : une zone interdite, laissée à l’abandon, telle une forêt primitive. Dans une région aussi densément peuplée, forestiers, agriculteurs et éleveurs auront tôt fait de constater les maladies potentielles qu’une telle jachère peut engendrer.
En conséquence, la constitution d’une association regroupant les usagers locaux de la forêt du Jorat est à saluer et votre hebdomadaire leur tire son chapeau!