Frédéric Mistral
par ML | Le 25 mars 1914, à Maillane dans les Bouches-du-Rhône, s’éteignait le poète Frédéric Mistral. Désireux de marquer le centenaire de cette circonstance, le Ministère de la culture et de la communication de la République française a décidé de faire de cette date une commémoration nationale. Interlocuteur privilégié du Ministère, le Félibrige – mouvement voué à perpétuer la langue et la culture provençales – a ainsi souhaité que, le 25 mars 2014, des fleurs soient déposées dans tous les lieux de Provence, de France et d’Europe, où se trouve gravé le nom de l’illustre écrivain. De ce fait, l’Association vaudoise des amis du patois qui, l’an dernier, a honoré d’une plaque commémorative à l’entrée du temple de La Chiésaz la rencontre de Mistral avec le pasteur écrivain des lieux Alfred Cérésole, s’est sentie concernée par la démarche du Ministère français. Une cérémonie évoquant les liens et le même combat poursuivi par les deux écrivains en faveur de la défense et du maintien du patois a été organisée devant l’entrée du temple de La Chiésaz.
Au cours de cette brève manifestation, l’historien et archiviste de l’AVAP, Henri Niggeler, a rappelé la vie et l’œuvre du célèbre écrivain provençal, Prix Nobel 1904 de littérature. Relevons que, sur le plan vaudois, Frédéric Mistral entretint de fructueux contacts avec le peintre Eugène Burnand pour l’illustration de son œuvre mondialement connue, «Mireille», et avec le pasteur écrivain Alfred Cérésole, qui partageait avec le poète cette conviction que, grâce à ses qualités intrinsèques, le patois recèle incontestablement la vérité, l’authenticité, le sel de la vie, «Le miel des paraboles», selon la formule de Mistral lui-même. Et c’est justement par «ce miel» que se sont exprimées, tant par la musique, la chorale «Lâi Sansounet» de l’Amicale des patoisants de Savigny, Forel et environs dirigée par Marianne Niggeler, que par la poésie, Lucette Favre, dans un texte de Mistral adapté en patois vaudois. Pour sa part, Etienne Rivier, municipal à Vevey – lieu d’origine du pasteur Cérésole – s’est joint à la cérémonie en encourageant les patoisants à persévérer dans cette démarche de maintien et d’approfondissement de ce bien patrimonial irremplaçable qu’est le patois vaudois.