Du jamais vu ! Cinq régates en cinq soirs
Christian Dick | Rarement autour du lac on aura vu lors d’une semaine du soir cinq régates courues en cinq soirs. C’est même quasiment du jamais vu, tant il arrive que les vents espiègles jouent avec les nerfs des organisateurs et des régatiers, par défaut, par manque de constance, par violence ou par leur irrégularité.
Le règlement stipule pourtant que le résultat le moins bon est retranché. On dira donc que quatre courses étaient retenues. Cinquante et un voiliers ont concouru. Les régates étaient de type banane, départ devant le port et bouée de contournement au large en direction de Rolle, avec deux départs successifs. Les voiliers rapides arborant un fanion rouge partaient cinq minutes avant leurs concurrents aux fanions verts, sauf mercredi où l’ordre était inversé.
Cinq minutes, c’est le temps du compte à rebours, ces quelques minutes où l’emplacement par rapport à la ligne de départ et aux concurrents est décisif, où l’on se place au mieux pour le passage de la ligne, où l’on parle de tactique et où l’observation des risées décide de telle ou telle occupation du plan d’eau, où l’on s’efforce aussi d’éviter un lof, un déventement ou un faux départ. Ils furent presque chroniques, ces départs anticipés sur une ligne approximative où tous les concurrents choisissaient le départ canot au lieu du départ bouée à bâbord et plus éloigné de la bouée de contournement. Ça coinçait forcément, d’aucuns devaient abattre pour éviter la collision avec le bateau start, empanner et revenir sur la ligne, d’autres, lofés, n’avaient d’autre choix que d’anticiper en ligne le coup de canon.
A ce jeu, sous un ciel souvent chargé et dans la catégorie dite des rapides, S.A.S. de Philippe Gaillard l’a emporté devant Excess et Just 4 Fun, tous trois des Esse 850, une série alémanique dont le succès a rapidement gagné d’autres rives. Beurre-Noisette, dans les verts, un Jeudi 12 à Jonathan Simon, a mené son équipage à la victoire devant L’Envol, un Surprise, et Coriace, un 6.50m.
La vie à terre ne fut pas moins active, deux soirées dansantes animées par des orchestres étaient au programme, mercredi et jeudi. Avant la proclamation des résultats, vendredi, quelques groupes de jeunes locaux se relayaient sur la tribune. Et malgré la fraîcheur d’un été absent, les tablées trouvaient leurs amateurs, un verre à la main; aux lèvres une régate à faire ou à refaire.
A défaut de soleil et de chaleur, on continuera à souhaiter, d’ici la fin d’une saison maussade et comme d’habitude, bon vent à tous.