Cully: le PDG s’en va à l’été!
Didier Grobet | L’humour, il aime bien. Quand Laurence, sa femme l’appelle PDG pour «Prof de gym», il est donc assez content, l’animal! Eh bien, le PDG a 60 ans et boucle en juin son dernier exercice (de gym bien sûr!).
Comme le dit Nicolas Blanc, le doyen des Ruvines, François fermera alors le dernier des trente cahiers de préparation annuelle qu’il avait déjà achetés et apportés lors de son arrivée dans un collège qui était alors tout neuf. C’est qu’il est du genre à s’organiser, l’inconnu ce n’est pas tellement son truc. Par exemple quand il a participé au championnat du monde du «feuille/caillou/ciseau», il y est allé bandeau dans les cheveux, training neuf et surentraîné. Il a en effet aussi ce goût permanent du défi, du chrono, du jeu. Pas un de ses collègues qui n’ait échappé à ses shows (le tour de Magie ou plutôt du Maggy est un incontournable pour les connaisseurs), aucun élève à ses tableaux de performance. Et gare à son partenaire de tennis s’il baisse les bras un peu vite!
Mais au fil des trente dernières années, le prof de gym, lui-même fils d’enseignants, a voulu être avant tout un maître donnant au plus grand nombre le goût du sport. Sa plus grande joie venait de l’élève peu doué(e), ovationné(e) par sa classe quand il (ou elle) arrivait enfin à monter au sommet des perches. Il le dit très bien: «Arriver en haut après des dizaines d’échecs et d’éventuelles railleries, c’est comprendre que tout est possible: dans sa scolarité mais aussi dans sa vie». Dans cet esprit du «sport pour tous», la course de Noël devenue un classique au collège ne prévoit aucun classement si ce n’est des plus chouettes déguisements.
Au cours des trente ans correspondant de vingt à trente mille heures d’enseignement, il n’a pas été toujours bon, patient ou juste. Mais il espère avoir su s’excuser à chaque fois qu’il s’en est aperçu. Cet article servira aussi à le dire. Si c’était à refaire, François Brunner choisirait à coup sûr le même métier. Il y a trouvé tant de satisfactions et fait tant de contacts. A Nicolas Blanc, le mot de la fin: «C’est une figure du collège qui s’en va. Il n’y a pas que sa coupe de cheveux playmobil qui nous manquera!» Mais ne parlez surtout pas de fin à François. Il vous dira qu’il aura simplement plus de temps pour d’autres activités (le chant, le vélo…) et rencontres. Et, une fois encore sensible à l’humour caché dans toute phrase: «je sais, les gens vont se marrer qu’un prof se plaigne d’avoir manqué de temps… Mais la montre était bien omniprésente dans cette vie». Bonne retraite, Monsieur Brunner! «Et n’oubliez pas vos exercices d’assouplissement» rajouteront les plus moqueurs ou vos meilleurs amis…..